La perspective de faire un road trip dans l’ouest américain, c’est le voyage qui a pendant de nombreuses années alimenté mon imaginaire et que je rêvais un jour de réaliser. Traverser des routes mythiques, découvrir des parcs nationaux légendaires ou encore m’enivrer de ce sentiment de liberté que savent si bien offrir les vastes paysages et routes américaines!
Vouloir découvrir l’ouest américain c’est vouloir découvrir une région où on n’est jamais allée, mais qu’au final on a l’impression de déjà connaitre tant elle est documentée. Tant on en entend parler et tant on voit de clichés, vidéos à son sujet.
Alors comment apporter de l’authenticité et de la spontanéité à ce voyage dont je rêve depuis tant d’années?
Comment choisir un itinéraire parmi ce tissus illimité de possibilités.
Comment choisir ce à quoi je devrais accorder ma priorité quand les uns me conseille une chose, et les autres l’inverse?
La réponse?
En prenant les chemins de traverse et en revenant à l’essence même du road trip.
Ne rien prévoir, ne rien réserver, se laisser guider par son instinct. Improviser.
Alors bien sûr il ne s’agit pas d’ignorer certaines règles basiques de sécurité, qui plus est dans certaines régions désertiques (comme avoir un stock important d’eau potable et des denrées), mais d’improviser son parcours, ses étapes, et de ne pas tout régler comme du papier à musique. D’accepter le fait de ne pas TOUT voir également.
Voilà l’état d’esprit qui a guidé cette exploration de l’ouest américain, si mythique.
La seule que contrainte que mon amie et moi avions se trouvait du côté de Los Angeles, point d’arrivée de cette traversée, où, plein mois d’août oblige, nous avions réservé des nuitées.
Cela nous offrait donc une bonne dizaine de jours pour vadrouiller autour du Nevada (où nous avons atterri) et de la Californie (d’où nous repartions).
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En route vers l’ouest
Ce road trip nous aura permis de découvrir: la « ville » de Shoshone, la Vallée de la Mort (Death Valley) et le Sequoia National Park.
Pour la partie plus « technique », ce voyage nous aura permis de renouer avec les bonnes vieilles cartes et panneaux routiers pour nous diriger (pas besoin du GPS de nos portables, puisque nous n’avions pas de points de géolocalisation pré-enregistrés). Bien sur nous avions quelques idées de ce qu’il y avait plus ou moins à voir, mais nous nous en remettions assez souvent aux conseils des locaux sur les choix d’itinéraires à privilégier pour la suite.
Une improvisation qui s’est faite sur le tas, jusque dans le choix des établissements où passer la nuit.
Avant de vous parler des différentes étapes de ce voyage, je tenais à souligner qu’à cette date, il s’agit d’un de mes plus beaux voyages; dans une région pourtant clichée, déjà vue et revue. Comme quoi ce qui rend vraiment le voyage magique et exceptionnel ce n’est pas tant la destination, mais l’intention qu’on y met. Alors un conseil, bousculez de temps à autre vos habitudes de voyages lorsqu’elles enrichissent votre fort intérieur et votre relation au monde.
Voici une vue d’ensemble de notre road trip entre Las Vegas et Los Angeles:
Et maintenant, place au road trip en détail:
USA | Road trip dans l’ouest américain: itinéraire détaillé. Cliquez sur l’étape de votre choix pour en découvrir immédiatement d’avantage ou bien, faites défiler l’écran pour lire l’article au complet. 1. Shoshone | une bouffée d’air frais en plein désert 2. Death Valley | entre villes fantômes et nature hostile 2.1. Badwater 3. Sequoia National Park | bienvenue dans le monde secret des arbres |
1. Shoshone | une bouffée d’air frais en plein désert
Las Vegas est dans le rétroviseur: nous partons.
Nous débutons enfin cette aventure dans l’ouest américain. Notre première étape sera Death Valley.
Sortir de l’agglomération de Vegas a pris un temps fou. La raison? Des embouteillages monstres asphyxiants.
Mais une fois lancées sur la route 160 qui mène à la Vallée de la Mort par le sud, c’est le contraste. Difficile de ne pas s’arrêter pour immortaliser ces paysages aussi saisissants que variés que l’on voit défiler. Les couleurs, les formations rocheuses sont spectaculaires, à la frontière de l’irréel. Il est réconfortant de se plonger dans cette nature brute. Je déconnecte, on déconnecte.
Tant et si bien, qu’on se rend compte après un long moment que la journée est en train de toucher à sa fin. La luminosité baisse de plus en plus. Nous reprenons la route. Nous sommes cette fois sur la route 178. Nous roulons. Nous n’avons plus rien croisé nous rattachant à un semblant de vie humaine dans les parages, depuis combien de temps maintenant? 30 minutes? 1 heure? Deux peut-être?
Je n’en sais trop rien.
Au final, nous avons de la nourriture et de l’eau, alors je contemple de plus en plus l’idée que nous puissions dormir dans notre fidèle véhicule. Le paysage qui défile et qui se pare d’ombre rythme le flot de mes pensées.
Alors que je suis perdue dans mes rêveries, je n’ai pas pleinement saisi ce que nous étions en train de traverser.
Marche arrière.
Un restaurant, à gauche; un motel, à droite. Des panneaux… Une ville de bord de route!
Un hasard providentiel au milieu de nulle part. Un hasard qui se nomme Shoshone. Peut-être pour certains il ne s’agit pas du secret le mieux gardé, mais pour nous à ce moment, qui n’avions préparé aucune étape, c’est un miracle.
Plantée là sur la route 178, la ville de Shoshone se résume à un restaurant, un hôtel, une station-service, une poste, une école, une épicerie, le tout réparti des deux côtés de la route, et puis c’est tout!
Dans la vie, il y a des moments que l’on expérimente et, d’avance, on sait pertinemment bien que leur souvenir restera en nous indéfiniment, et qu’on sera capable de tout se remémorer, jusqu’à leur intensité.
En découvrant Shoshone, je savais que je vivais un de ces moments-là. Une escapade hors du temps que nous étions conscientes de vivre pleinement.
Shoshone a su rendre tout meilleur. Du burger pris au diner jusqu’au pain perdu savouré le lendemain matin, en passant par le lit, objet de toutes les convoitises après cette journée plutôt fatigante.
Le sentiment de vivre quelque chose de fort, qui n’avait pas été appris et répété dans les pages d’un guide touristique, avait cette propension à sublimer chaque instant.
Le lendemain, le coeur léger, reconnaissantes de l’imprévisibilité de notre périple qui débute, nous reprenons la route. Direction la Vallée de la Mort, cette fois.
2. Death Valley | entre villes fantômes et nature hostile
Avec un nom pareil, difficile de croire que la nature veuille vous accueillir avec clémence.
Pour la petite histoire, Death Valley tire son nom d’une expédition malheureuse de pionniers chercheurs d’or au 19ème siècle. Surpris par les conditions météorologiques, une grande partie d’entre eux périt, tandis que les survivants durent s’adonner au cannibalisme pour survivre. Ambiance.
Death Valley c’est la région de tous les superlatifs. C’est ici qu’on a enregistré le plus important record de chaleur au monde en 1913 avec 56,7°C relevés au compteur; c’est ici que se trouve le point terrestre le plus en dessous du niveau de la mer (-86m à Badwater); et c’est encore ici qu’on a enregistré une absence totale de précipitation sur l’ensemble de l’année 1953.
Death Valley c’est une succession de paysages pleins de mystère, c’est le lieu de villégiature d’une nature hostile certes, mais qui n’affiche aucune fausse note dans l’unité de ses contrastes.
On découvre aussi bien des dunes de sable fin, que des lacs de sel ou encore des étendues rocheuses escarpées.
Et malgré tout, le pouls de la vie se fait sentir dans ce paysage surnaturel. J’ai pu y croiser çà et là des coyotes.
Août, le mois où je m’y suis rendue est l’un des plus chauds de l’année. Beaucoup de d’agences touristiques déconseillent par exemple de traverser la région à cette période. Et ce à juste titre il faut l’avouer. Il fait en moyenne 40°C à l’ombre, et point doublement intéressant, il n’y a pas d’ombre à Death Valley.
Avec le recul, je dois dire que nous avons eu énormément de chance: aucune crevaison, ni panne de véhicule. Et niveau temps, le ciel était plutôt couvert, ce qui nous a permis d’éviter de rôtir sur place.
Parmi les spots visités que j’ai particulièrement apprécié, il faut noter:
– Badwater; le point terrestre des Etats-Unis le plus en dessous du niveau de la mer (-86m). A Badwater, il n’y a pas d’eau; à la place, une importante étendue de sel cristallisé, qui éblouit à chaque percée que le soleil fait entre les nuages.
– Devil’s Golf Course; il s’agit d’immense plateau. qui s’étend à perte de vue dans un décor aride où « seul le diable pourrait jouer au golf ». Sa surface est faite de formations de sel et de boues séchées, diaboliquement ciselées et accidentées.
– Artist’s Palette; de l’art, du grand, en plein air. Le lieu plutôt sinueux, permet d’observer des roches aux variations de couleurs uniques et complètement surréalistes. Du bleu, du vert, du rose ou encore du jaune se retrouvent ainsi mélangées. Ce cadre féérique et exceptionnel donne véritablement à penser que oui, il s’agit bien là de la palette d’un artiste posée juste sous nos yeux.
– Zabriskie Point; nous nous sommes rendues très tôt un matin, sur les conseils d’une personnes rencontrée dans le coin. Le spectacle étant encore plus saisissant lorsque le soleil est en train de se lever et que ciel se pare de couleurs chatoyantes. L’aube magnifie encore plus la somptuosité de ces collines environnantes, avec leur belle couleur ocre. C’est dans ces moments-là que l’on saisit pleinement à quel point Dame Nature est magique.
– Mesquite Flat Sand Dunes; ici, place à un autre style de décor. Alors que depuis le début, la Vallée de la mort ne semble nous offrir que des paysages rocailleux et escarpés, à Mesquite, elle change la donne. On se retrouve face à des dunes de sable fin. Stupéfiant.
La diversité du spectacle que nous offre la nature depuis le début de ce road trip, parait illimitée. Une nature qui vie sans fausse note sous ce climat ardent.
Nous avons ainsi pendant quelques jours goûté à ce que Death Valley avait à offrir, tout en poursuivant à notre rythme, notre avancée toujours plus à l’ouest. Entre paysages époustouflants et traversées de villes fantômes (Panamint Springs entre autres), nous avons survécu à la Vallée de la Mort.
Prochaine étape: le Sequoia National Park.
3. Sequoia National Park | bienvenue dans le monde secret des arbres
Lorsqu’on se rend au Sequoia National Park depuis la Vallée de la Mort, on ne peut être que frappée par l’abondance qui y règne. L’abondance de faune et de flore.
Dès notre arrivée d’ailleurs nous avons pu apercevoir de près une mère ours brune avec ses deux oursons qui se faufilaient entre les véhicules à l’arrêt.
Egalement, il n’est pas rare d’apercevoir ça et là des écureuils qui furètent entre la végétation.
Mais impossible évidemment d’évoquer le Sequoia National Park sans parler des séquoias géants dispersés sur l’ensemble du parc.
Le plus connu, le plus haut le plus imposant d’entre eux se nomme le General Sherman. Il mesure 83 mètres de hauteur et on estime son âge à environ 2200 ans. Tout bonnement remarquable.
De nombreux sentiers permettent de déambuler à travers ce dédale végétal exceptionnel. Les points de vue, nombreux, donnent à apprécier un panorama montagneux exceptionnel.
Néanmoins, il serait tout aussi dommage de ne réduire le Sequoia National Park qu’à « un parc à grands arbres », même si il y abrite 5 des 10 plus grands au monde.
On y trouve également des lacs, de sublimes chutes d’eau, des grottes, ainsi qu’un tunnel-végétal appelé « Tunnel log ». Il s’agit en fait du tronc d’un séquoia géant, qui est tombé sur la route et qui a été creusé de telle façon qu’on peut le traverser de l’intérieur en voiture.
Souvent, il se dégage une ambiance mystérieuse, parfois mystique des forêts. ce n’est pas vraiment le cas au Sequoia National Park.
Peut-être est-ce dû aux espaces de camping sur place et à l’offre d’hébergement disponible, ou encore à la possibilité de s’adonner à de nombreuses activités aquatiques?
Le lieu est plus revivifiant que véritablement mystique.
Etre cernée d’arbres aussi grands ne m’a bizarrement pas donné l’impression d’être toute petite, comme on dit souvent lorsqu’on est confronté à la dimension exceptionnelle de la nature. ça m’a surtout rappelé que JE, NOUS, faisions parti d’un tout, d’une toile interconnectée.
Visiter le Sequoia National Park aura été une douce parenthèse végétale avant de poursuivre notre périple vers la côte et rejoindre plus au sud, Los Angeles, la légendaire.
Avec la quantité de jours dont nous disposions, nous aurions très certainement pu visiter d’autres parcs et cocher plus de cases dans « la liste des choses à absolument faire dans l’ouest américain ». On aurait pu, mais ce n’était pas le but. On a préféré assumer le fait de faire et de voir moins.
Car en fait, peu importe la quantité de choses qu’on choisit de voir, être là, ressentir la force, la capacité de résilience et la sagesse de ces terres porteuses de nombreux espoirs par le passé, et d’histoires de destins brisés, est en soit déjà amplement inspirant et suffisant.
2 Comments
Hiver ou été: quelle est la meilleure saison pour visiter l'Islande? | Les Carnets d'Aurélia
25 avril 2020 at 20:10[…] du bleu (les lacs) et du jaune (les solfatares). Un endroit qui me fait un peu penser à Artist’s Palette dans la Vallée de la Mort aux States et que j’ai eu la chance de visiter). Pour autant, ce lieu n’est accessible qu’en été. […]
deltreylicious
24 septembre 2014 at 09:03Canon!!! J’adore!
Deltrey de deltreylicious blog mode et beauté