Carnet de voyages Martinique

Peyi a pi dous – Douceur de vivre à la Martinique

Être une ile des Caraïbes, bien souvent, ça vous demande de répondre à une certaine image d’Epinal.
Ça vous demande de répondre au stéréotype de la destination carte postale, parce que c’est que comme ça que la plupart des gens cherchent uniquement à vous imaginer; avec vos plages de sable fin tout le long de votre littoral, votre mer turquoise effleurant vos cotes, et ce climat constamment bienveillant.

Et plus vous afficherez la promesse de prix bas, mieux ce sera.
Le problème, lorsque la plupart des gens ne se contente que d’une telle description, c’est qu’on vous confonde avec votre voisine. Vous apparaissez jolie, certes, mais sans réelle profondeur. Jolie comme les autres iles qui vous entourent.
Et pourtant…

Et pourtant, la Martinique ce n’est pas la République Dominicaine, qui n’est pas Sainte-Lucie, ou Anguilla, et encore moins Porto Rico. Ces iles ne se ressemblent pas. Ou alors, dans leurs différences. Parce que chacune a sa personnalité, sa singularité, son patrimoine et sa source d’originalité.
Certaines seront plus authentiques, d’autres plus formatées; certaines plus raffinées, d’autres plus roots; une partie plus mystérieuse, l’autre plus accessible aux novices.
La Martinique, quand on la découvre vraie, telle qu’elle est, on se rend compte, très vite que c’est une ile pleine de caractère et de richesses. Toute petite par la taille (75 km environ c’est la distance entre le point le plus au nord et le point le plus au sud), elle présente néanmoins une diversité monstre dans son passé comme dans son présent, sur terre comme sous mer.


Alors oui c’est vrai, c’est carrément vrai même, d’affirmer que le littoral est bordé de plages de sable fin, que l’eau y est turquoise par endroits et qu’en bonus le climat y est la plupart du temps bienveillant, c’est vrai. Mais la Martinique peut être aussi tout le contraire. Alors on y trouvera des plages de sable noir volcanique, une mer en colère au bleu aussi profond que la nuit, avec en bonus un climat aussi capricieux qu’indécis. Et malgré l’image d’Epinal qui s’effrite dans ces cas-là, cela n’enlève en rien au charme de l’ile. Bien au contraire, ça la rend plus vraie, plus singulière et étonnante.

Kontan wè zot – Bienvenue en Martinique

Au nord, l’ile est caractérisée par un climat tropical humide, quelque peu imprévisible, qui a aidé à façonner une forêt vibrante et luxuriante.
Au sud, le paysage semble rejouer des scènes de westerns nord-américains: le climat plus sec et plus aride, a donné naissance par endroits à de grandes étendues désertiques parsemées de cactus.


L’histoire parfois tumultueuse et violente de ce département français d’outre-mer, tranche avec son image actuelle. C’est un lieu où il fait bon vivre, où la vie de manière générale y est agréable. C’est une ile que l’on peut découvrir dans son intégralité, librement. Du nord au sud, d’est en ouest. Dans les airs ou sous les mers. C’est une destination de rêve. Sous bien des aspects. Mais au-delà de la beauté des paysages, ce sont les martiniquais qui font de la Martinique cette terre d’exception et de joie. Car dans un lieu où par endroits les cocotiers s’effritent, où les graffitis deviennent plus nombreux que les fleurs, bref où les gens font face aux mêmes problèmes qu’ailleurs, l’art de vivre et la décontraction de tout un peuple rend véritablement ce lieu magique et attachant.
C’est une ile pleine de vie, de saveurs, de secrets et de mystères, qui saura vous tenir en haleine et vous donnera l’envie d’y revenir encore et encore.

Toutes les iles de l’arc caribéen n’ont pas ce pouvoir. Madinina l’a. C’est loin d’être le genre de destination que l’on connait déjà, avant même d’y être allé. Elle n’est pas lisse ni plate. Elle a autre chose à offrir que la promesse d’un décor paradisiaque où il n’y a rien d’autre à faire que de s’allonger sur la plage et d’attendre l’heure du ti punch. J’ai beau y aller depuis que j’ai 2 ans, et plutôt régulièrement, au fil des séjours, je ne manque pas d’en apprendre toujours plus sur elle, d’en goûter toujours plus et d’être émerveillée toujours un peu plus. Là-bas, je me reconnecte aux autres, aux miens et à moi-même. Je zappe le superflu, l’essentiel est déjà là, à portée de main.

Alors jusqu’où ira l’émerveillement? Quelle est la recette pour obtenir un résultat aussi délicieux? Difficile à dire même quand ça fait des années qu’on y va.

C’est comme-ci les gens et la nature étaient complices sans vraiment le savoir de ce résultat magique, raffiné, authentique et lancinant.

Une odeur, un son, une voix, un accent, un sourire, tout semble y être plus charmant. Comme s’il y avait en Martinique un ingrédient mystère que peu d’endroits dans le monde peuvent s’enorgueillir d’avoir, et qui font de vous en endroit charmant au premier abord, mais plus vibrant et mémorable quand on prend le temps d’y prendre le temps.
C’est véritablement un endroit magique pour bien des raisons.
Alors, je vous dis un peu plus pourquoi?

Une ile verte et nature

Bien souvent, le mot Caraïbes suffit à évoquer le bleu. Le bleu et ses 50 nuances. Turquoise, azur, marine, outremer, saphir, émeraude, cérulé…
On pense bleu, alors qu’ici, vert, serait tout à fait approprié. Madinina est un petit paradis végétal où la flore y est exubérante.

Le nord se caractérise par une généreuse forêt tropicale humide, et une terre extrêmement fertile. Y poussent gommiers blancs, bambous, fougères arborescentes, arbres du voyageur, avocatiers, bananiers, champs de canne à sucre, arbres à pain, et différents types de bois; mahogany, acajou et palissandre entre autres.
Le sud n’est lui aussi pas en reste, avec pour sa part une végétation de savane. On y trouve des cactus, des frangipaniers, des baumiers ou encore des acacias.

Non, en Martinique les cocotiers ne sont pas les uniques stars.

Les fleurs sont également très abondantes: roses porcelaines, hibiscus, balisiers, arômes, héliconies, coquelicots, ou encore orchidées complètent cet imposant tableau.
L’une des meilleures façons pour partir à la rencontre de la flore martiniquaise reste à mon goût lors de balades et de randonnées pédestres. Il est possible d’en réaliser une multitude lors de son séjour. Niveau durée cela varie. Une trentaine de minutes pour certaines, à plus de 3 heures pour d’autres. Le niveau de difficulté peut lui aussi varier du tout au tout, et n’est d’ailleurs pas toujours fonction de la durée de la marche. Parmi celles que je vous recommande absolument, il y a:

la randonnée de Grand-Rivière au Prêcheur (Nord de la Martinique); longue de 18 km, elle nécessite une certaine endurance en raison de sa longueur. Le mieux est de la démarrer dans la commune de pêcheurs de Grand-Rivière et d’arriver ensuite au Prêcheur à l’anse couleuvre, une plage de sable noir recluse. C’est un itinéraire côtier qui fait de nombreuses incursions dans la forêt. Prévoyez impérativement un moyen de transport à l’arrivée, pour éviter de refaire le trajet, cette fois en sens inverse.

la randonnée du canal de Beauregard (Nord de la Martinique); cette randonnée toute en hauteur commence sur les hauteurs du Carbet pour se terminer aux Fonds-Saint-Denis. Une partie de la marche s’effectue sur un muret longeant un canal d’irrigation construits par des esclaves, et qui avait pour but d’alimenter les distilleries de la région. Situé à flanc de morne, vous comprendrez aisément pourquoi on la déconseille aux personnes sujettes au vertige, ou par temps très humide et/ou pluvieux. Sur le trajet, vous profiterez d’un panorama exceptionnel. Arrêtez-vous également à la source du canal, pour un bain vivifiant et rafraichissant.

l’ascension de la Montagne Pelée (Nord de la Martinique); l’histoire de ce volcan qui en 1908 a ravagé la ville entière de Saint-Pierre, qui se préparait à des élections est tout simplement fascinante. L’ascension de la Montagne Pelée est relativement aisée jusqu’aux deux premiers refuges. Il est rare que la Montagne soit dégagée, mais lors de brèves éclaircies vous pourrez profiter d’une incroyable vue, notamment sur la baie de Saint-Pierre. Les dômes nés des précédentes éruptions sont à voir absolument. N’hésitez pas à passer à la Maison du volcan, avant, afin d’en apprendre un peu plus sur le volcanisme et vous renseigner un peu plus sur la Montagne Pelée.

la randonnée de la presqu’île de la Caravelle (Nord Atlantique); d’une durée d’un peu plus de trois heures, cette randonnée permet d’observer des paysages riches et authentiques. Elle offre également de saisissants points de vue depuis les falaises. Il est également possible d’aller observer la mangrove. Chapeau et grosses quantités d’eau à prévoir impérativement, la majorité du circuit se faisant à découvert.

la trace des Jésuites (Nord de la Martinique); elle a réouvert cette année, après avoir été fermée pendant plus de 5 ans. Elle débute à Morne-Rouge pour finir sur la D1, à 12km à l’ouest de la commune du Gros-Morne. C’est la randonnée de prédilection pour les amateurs de chlorophylle. Il faut compter 1h30 pour l’aller et le même temps pour le retour (sauf si vous disposez d’une voiture qui vous attendra).

la marche au niveau de la Savane des Pétrifications (Sud Caraïbe); une de mes marches préférées, parce que c’est là que vous trouverez des cactus à foison et un décor aride et rocailleux. Sur le parcours vous pourrez tomber sur quelques plages, côté atlantique. Grosse prudence donc si l’envie de piquer une tête vous prend. Atlantique oblige, la mer y est plutôt agitée.

le jardin de Balata; ce jardin botanique rassemble une collection incroyable de fleurs, de plantes et d’arbres du monde entier, issus de la forêt tropicale. Cet endroit crée par l’Homme, par Jean-Philippe Thoze pour être exacte, n’est certes pas sauvage, mais il en reste exceptionnellement beau. C’est parfait pour ceux qui veulent être happés par la nature, sans forcément vivre l’expérience d’une randonnée. C’est d’ailleurs l’endroit rêvé pour photographier des colibris au plus près; ils affluent par dizaines, attirés par le parfum suave d’autant de fleurs.

le musée de la banane (nord, côte Atlantique); pareil. C’est un autre endroit issu de la création de l’Homme mais qui mérite le coup d’œil selon moi. Le site se compose d’un circuit permettant d’en apprendre plus sur l’histoire de la banane sur l’ile, d’un point de vue économique, diététique et culturelle. Il y a également un restaurant dont la carte tourne autour de la banane, évidemment et d’un magasin à souvenirs, où vous pourrez vous procurer notamment des confitures.

En ce qui concerne les randonnées, la plupart d’entre elles ont beau être des itinéraires forestiers, le soleil reste encore et toujours un ami/ennemi dont il faudra vous protéger. N’oubliez pas d’emporter suffisamment d’eau, et de boire régulièrement. Des fruits secs et barres énergétiques vous seront également profitables. Pour les amateurs de photos, pensez à prendre un sac étanche, le temps étant extrêmement humide et changeant.

Gardez les yeux grands ouverts et profitez du moment; des paysages de toute beauté où se sont invitées des déferlantes de vert vous attendent.

Gardez aussi les yeux bien ouverts, car au détour d’un sentier, vous pourriez tomber sur l’une des deux espèces animales endémiques de l’ile: le matoutou (une mygale) et le trigonocéphale (serpent fer de lance). Si le premier est inoffensif, l’autre en revanche possède un venin mortel. On admire de loin donc.

Mis à part la faune sous-marine (nombreux types de poissons, crabes, tortues, dauphins, poulpes pour ne citer qu’eux), l’ile ne possède pas une faune des plus riches. Manicous, mangoustes, iguanes, colibris, zandolis (lézard de la Martinique) et amphibiens font partis du tableau. La Martinique a aussi vu disparaitre de nombreuses espèces endémiques telles que les lamantins, les perroquets ou encore les agoutis.

Une ile minérale

J’ai choisi de vous parler de la Martinique côté vert, mais il serait bien hypocrite de ma part de ne pas faire mention du bleu qui se réfère à elle. L’eau, qu’elle soit douce, ou bien salée, tient une place très importante sur l’ile. Madinina se caractérise par des rivières bucoliques, des cascades qui invitent à s’y baigner, et des plages qu’elles soient populaires ou sauvages, de toute beauté.

Grande Anse des Salines (pointe sud de la Martinique); certainement l’une des plus belles plages de l’ile. Le sable y est fin et blanc, l’eau cristalline sur des kilomètres et des cocotiers viennent compléter ce tableau. Sur place profitez-en pour déguster un sorbet coco, lorsque la marchande de friandises passera.

Anse Dufour (sud de la Martinique, côte Caraïbe); située dans la commune de pêcheurs des Anses d’Arlet, cette plage de sable dorée se situe dans une petite crique généralement épargnée par la foule. Des yoles de pêcheurs aux couleurs vibrantes, sont constamment observables sur la plage ou arrimées non loin. C’est un des spots bien connus de la Martinique pour observer des tortues de mer. Pas besoin de scaphandre, un masque et un tuba suffiront.

Anse Couleuvre (Nord Caraïbe); on accède à cette plage de sable noir suite à une courte marche sur un petit sentier s’enfonçant en pleine forêt tropicale. Après avoir traversé les vestiges d’une ancienne habitation en ruine, enserrée par la végétation, après avoir s’être faufilée dans un épais rideau de cocotiers, la voilà qui se dévoile: la plage d’anse couleuvre. Lovée aux pieds des contreforts de la Montagne Pelée, c’est une plage assez sauvage et relativement peu connue du grand public. L’eau y est limpide et les fonds marins valent le coup d’œil. Attention tout de même aux courants.

Grand-Rivière (Grand Nord); une de mes communes préférées. C’est un magnifique village de pêcheur lové aux pieds des falaises du nord de la Martinique et qui semble suspendu dans le temps. Les rues où des petites habitations aux couleurs pastel se suivent sont de toute beauté. Profitez-en aussi pour aller piquer une tête dans l’eau pure et fraiche de la rivière, où des cascades, des circuits d’exploration vous attendent. Je vous conseille de vous rendre à Grand-Rivière par temps dégagé, de là, vous aurez un panorama assez saisissant sur l’ile de la Dominique, l’ile voisine.




les fonds blancs (Centre Atlantique); au large des communes du Robert et du François, se trouve une multitude d’ilets éparpillés tels des confettis, sur une mer aux nuances de bleus saisissantes. Sous l’action de la barrière de corail, la puissance des vagues de l’Atlantique est fortement diminuée, rendant la mer plus calme et paisible. À certains endroits, d’importantes zones sablonneuses se sont encastrées, rendant ainsi possible la baignade tout en ayant pied. Ce sont les fameux fonds blancs. La baignoire Joséphine est le spot le plus connu et le plus représentatif de ce phénomène, même s’il en existe d’autres. De nombreux organismes proposent des sorties en mer pour visiter ces lieux. Personnellement je ne saurais que trop vous recommander de passer conseiller d’opter pour des sorties à la demi-journée, auprès de petites structures ou des pêcheurs. Au programme suivant les itinéraires et les prestataires: découverte de l’ilet Chancel et de ses iguanes, ilet du loup Garou, fonds blancs de la baignoire Joséphine, fonds blancs de la baignoire du Trapèze ou de l’ilet Madame.

la mangrove; il y a trois principales mangroves en Martinique. Celle située sur la presqu’ile de la Caravelle, celle des Trois-Ilets et celle du François. Ma préférée est celle du François. Située dans la baie des Anglais, elle coupe à certains endroits la mer en deux, la rendant extrêmement calme et plate, ce qui est parfait pour ceux qui veulent s’initier au kayak. Vous pourrez également en profiter pour marcher sur les palétuviers et vous rendre compte de la solidité de leurs branches. Lorsque l’eau est particulièrement claire, il est possible d’observer des coraux et une vie marine assez exceptionnelle. Cependant, la solidité de la mangrove et de ses palétuviers est cependant relative, puisque, avec le réchauffement climatique, la pollution de nos océans celle-ci diminue d’année en année.

tombolo de Sainte-Marie; tous les ans, au cours de la période dite de carême, décembre à avril, il est possible de passer sur une large bande de sable apparente, qui coupe la mer en deux, et permet de rejoindre un ilet situé non loin en pleine mer. D’ordinaire, il est uniquement atteignable en bateau. C’est un phénomène naturel assez rare dans le monde, et qui est assez étonnant à vivre.

Alors, c’est beau à la surface, mais c’est encore plus beau sous l’eau!
Vous pourrez vous initier au snorkelling, mais ce que je vous recommande surtout c’est de plonger.
Les fonds-marins de la Martinique sont accessibles aux plongeurs de tous niveaux. Globalement, les sites ne présentent pas de difficultés majeures, type très forts courants, ni d’animaux particulièrement dangereux et agressifs.

Du coup, ayant mon diplôme de plongée depuis peu (Padi Open Water), j’en ai profité pour me régaler et en prendre pleins les yeux! (au passage, je me suis rendue compte que j’avais le mal de mer…. sous mer, super…)
Si vous n’avez pas de diplôme, profitez-en quand même pour faire un baptême de plongée, vous ne le regretterez pas. Le monde sous-marin possède une autre dimension. En apesanteur dans l’eau tout devient plus calme, plus apaisant. On voit les poissons évoluer dans leur monde, se cacher quand on approche, se camoufler, on entend le souffle de sa respiration et tout devient magique.

Plonger, c’est avoir la chance d’être invitée à explorer un monde nouveau, si fragile et si fascinant à la fois. La musique de l’océan est tout simplement addictive.

Plonger c’est aussi prendre le pouls de ce qui se passe sur notre planète, à la surface surtout. C’est comprendre ce que l’on veut dire par «le plastique a remplacé la vie marine». C’est voir ce satané réchauffement climatique bien en face, car là où jadis on nous avait dit qu’il y avait des kyrielles, des myriades de poissons en tout genre, aujourd’hui, on en voit juste «beaucoup».

Pour ma part j’ai fait mes randonnées palmées avec Espace Plongée Martinique et Deep Turtle Plongée sur les sites de La Petite Sirène, les Jardins de Sa lomon et la Pointe de la Lézarde. Des moments forts en émotion, où on se retrouve plongée dans un aquarium à taille XXL!



Une ile pleine de saveurs

Les plats savoureux ne manquent pas en Martinique, et il est d’ailleurs dommage, je trouve, de résumer la cuisine créole aux accras uniquement. Profitez-en pour goûter tous les plats martiniquais mais également pour vous délecter des fruits et légumes locaux. Un voyage gustatif que vos papilles vous remercieront de leur avoir fait vivre.

Les plats et préparations à tester: blaff de poisson, rougail, féroce d’avocat, ti nain lanmori, souskaï, bébélé, paté en pot, colombo de cabri, dombrés, chiquetaille de morue, fricasse de lambi, chatrou, soupe z’habitant, poulet boucané, calalou, gratin de christophine, blanc-manger, matoutou de crabes, migan, bananes flambées, tourment d’amour, gâteau au coco, travers de porc au gingembre et aux épices, entre autres.

Les légumes à goûter
: dachine, cristophine, fruit à pain, patate douce, banane jaune, ti nain, giraumon, igname.

Ils peuvent se manger cuits agrémentés de légumineuses, bouillis ou en gratins.

Les fruits dont il faudra vous délecter
: ananas, abricot pays, prune cythère, pomme d’eau, carambole, banane, corossol, banane figue, goyave, mangue, tamarin, quénette, cerise pays, icaque, grenade, papaye, fruit de la passion, sapotille, orange, chadek, pomme cannelle, mandarine, cabosse, melon, caïmite.

Vous pourrez les déguster tels quels ou bien dans des confitures et des jus de fruits locaux.

Et pour savourer d’excellentes glaces et sorbets locaux (cacahuète, prune cythère, rhum, gingembre, corossol, mangue, papaye, coco…) rendez-vous le soir, sur la place du front de mer dans la commune de Trinité (Nord Atlantique).

En Martinique, j’ai plutôt l’habitude de déjeuner et diner en famille (où la cuisine est la meilleure de l’ile, excusez-moi), mais si vous prévoyez de sortir, je vous conseille de vous tourner vers les petits établissements qui ne semblent pas payez de mine au premier abord mais qui propose au final une cuisine délicieuse et sans prétention. Je pense notamment à Sable d’Or si vous êtes dans le secteur d’Anse Dufour.
Une autre expérience culinaire à vivre, c’est de tester le fast-food local, «Snack Elizé» qui propose des jus de fruits locaux à la place des sodas, des glaces artisanales à la place des industrielles et des sandwiches au goût créole. Un passage obligé à chaque séjour.

Une ile pleine d’histoire

La Martinique, ce n’est pas uniquement une belle ile à regarder. C’est une ile chargée d’histoire, qui a de la profondeur et de la substance. Le brassage de populations indiennes, africaines et européennes au fil de son histoire, a donné naissance à une identité créole et métissée extrêmement forte. C’est ce qui fait de la Martinique une terre absolument passionnante à visiter.

carnaval; comme beaucoup d’autres iles et pays du bassin caribéen, la Martinique vit au rythme endiablé du carnaval à la fin du mois de février de chaque année. Celui de la Martinique ne se termine pas le Mardi-Gras comme le veut la tradition, mais le mercredi des Cendres. C’est une des traditions les plus importantes de l’ile, qui trouve ses origines dans le folklore mystico-religieux africain. Chaque jour se caractérise par des événements spécifiques: présentation du Vaval (mannequin géant qui caricature un événement de l’année passée), vidés, mariages burlesques.
Le mardi-gras est le jour d’apothéose, jour où la majorité des participants est habillée en rouge. Nombreux sont ceux à être déguisés en diables rouges.
Le carnaval se termine par l’enterrement du Vaval.

visiter la savane aux esclaves; Imaginée et créée par Gilbert Larose, la Savane des Esclaves est une reconstitution parfaite d’un village d’Antan Lontan, avec ses cases traditionnelles et sa fameuse rue Cases-Nègres. Fruit d’un véritable travail de conservation, le but est de montrer les conditions dans lesquelles vivaient les esclaves autrefois. Sur place, l’histoire de la Martinique y est également retracée, de l’époque des Indiens Arawaks (premiers habitants de l’île), jusqu’à l’abolition de l’esclavage.
Il y a également une volonté de mettre en avant les richesses du patrimoine martiniquais et ses traditions.
On y apprend par exemple comment les cases étaient construites, comment la graine de cacao est pilée afin de fabriquer du chocolat, ou encore, comment utiliser des plantes telles que l’aloès Vera ou le paracétamol pour soigner les maux du quotidien, comme le faisaient les anciens, grâce à l’existence d’un jardin médicinal.
Un lieu chargé d’histoire très intéressant.

tour des yoles rondes de la Martinique; cet événement sportif a lieu tous les ans entre la fin du mois de juillet et le début du mois d’août. C’est un événement unique au monde qui met en scène des yoles rondes, traditionnelles embarcations de pêcheur qui se disputent la première place lors du tour de la Martinique. Une institution! Pendant la semaine de compétition, l’ile vit au rythme de la course, pas moyen d’y échapper!

visiter Saint-Pierre, l’ancienne «capitale» au destin tragique de l’ile. Le 8 mai 1902, l’éruption de la Montagne Pelée a réduit à néant en l’espace de quelques instants la ville qui se préparait à des élections. De ce tragique événement, on ne dénombre que trois survivants; le plus connu étant Cyparis qui était emprisonné à ce moment.
Aujourd’hui les stigmates de ce passé sont encore très clairement visibles sur terre et sous mer.
Dans les rues de Saint-Pierre, les bâtiments en ruine (ancien théâtre, église du vieux fort) côtoient les habitations créoles plus récentes. Profitez de l’occasion pour visiter justement la geôle de Cyparis et déambuler dans les vestiges de l’ancien théâtre situé non loin.
Les amateurs de plongée pourront quant à eux se régaler en explorant les épaves des navires marchands qui gisent à environ 30m sous le niveau de la mer.
Un musée retrace l’histoire de la ville et permet de mieux comprendre les différentes éruptions de la Montagne Pelée.

visiter des villages de pêcheurs suspendus dans le temps, à Grand-Rivière, Tartane et aux Anses d’Arlet.





musique et danse; il n’y a pas que le zouk! Profitez-en pour danser une biguine ou un calypso, pour écouter de la mazourka, très rythmée, ou encore du ragga. Si durant votre séjour vous avez la possibilité d’assister à un spectacle de bélé, sautez sur l’occasion. Cette musique rythmée par le tambour est généralement accompagnée d’une danse. Elle prend racine dans la période esclavagiste de l’ile, pour se populariser plus intensément après l’abolition de l’esclavage.

visiter une rhumerie pour découvrir les différentes étapes de la création du rhum martiniquais. Il en existe plus d’une dizaine sur l’ile. Parmi les plus belles et celles que je vous conseille de visiter en priorité, il y a l’habitation Clément (la Rolls Royce en matière des rhumeries, avec son parc, sa distillerie et sa Maison de la rencontre des présidents), l’habitation Saint-Etienne, la rhumerie La Mauny et la distillerie Saint-James. Mais là encore, à vous de vous faire votre propre « route du rhum » et de vous constituer vos préférées!

visiter les ruines du château Dubuc et le petit musée attenant; si officiellement l’habitation justifiait ses activités comme étant du commerce de sucre et de caco, c’est officieusement un lieu au passé sombre, à la réputation de trafiquant d’esclaves et de marchandises ainsi que de naufrageur. Suite à un cyclone le château fut détruit et abandonné. Aujourd’hui, il est protégé et géré par le Parc naturel régional de la Martinique, et depuis, 1992, il est classé parmi les monuments historiques de l’ile.

admirer le panorama près de la maison du bagnard et les statues du mémorial de l’Anse Caffard dans la commune du Diamant. Deux monuments qui ont pour but de garder dans les mémoires les atrocités de l’esclavage.

visiter la commune des Trois-Ilets; pour sa pittoresque église, pour son bourg et ses rues pleines de charmes où se succèdent des petites cases, pour visiter le musée de la Pagerie, pour visiter la maison de la canne, pour faire des parcours aériens dans les arbres à Mangofil, pour partir en kayak dans la mangrove. La pointe-du bout et sa marina sont également le lieu de départ de nombreuses palanquées de plongée et donc là où se concentre de nombreux centres de plongée.



Madinina a beau être une ile assez touristique, elle a su demeurer une vraie et authentique. De nombreux lieux restant encore sauvages et préservés.

J’oublie parfois que j’aime autant cette ile. Surtout sa partie nord, avec sa déferlante de verts, son climat changeant, sa somptueuse forêt tropicale et ses mornes qui offrent des points de vue vertigineux.

Néanmoins, tout n’est pas rose au paradis. L’un des nombreux défis du département est notamment d’apprendre à concilier préservation des ressources et développement des activités humaines, sur terre comme sur mer. Mais, aussi, garder sa singularité dans un monde où on se retrouve à tous manger la même chose, à tous rouler dans les mêmes voitures, à uniformiser notre langue et à écouter quasiment la même musique.
Et c’est bien dommage, car il est si magique de danser au rythme de la vraie Martinique.

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