Humeurs

Tout ce que j’aurais voulu te dire …

LCDA

Je vous présente: moi!
Sur cette photo «Moi» a 6 ans.
A l’école, c’était une petite fille plutôt introvertie. Une petite fille dont on disait constamment d’elle qu’elle était sage, toute timide et qu’elle ne parlait pas beaucoup. Une phrase qui a longtemps résonné en moi comme légèrement teintée de reproche, plutôt qu’un véritable compliment.
Comme si, à côté des turbulents, j’étais sans vie.
Et pourtant…

Quand je regarde la petite fille sur cette photo, celle que je suis maintenant et qui a déjà parcouru un long voyage dans les méandres de la vie, aimerait lui dire, à elle et à l’ado qui suivra, tellement de choses.

Après la pluie, le beau temps. Après le beau temps, la pluie.

La première, et certainement l’une des plus importantes, serait de lui dire de ne pas trop s’en faire. Que non, l’accident n’est pas si grave, que tout ira bien au final. Que même après la plus noire des nuits, le jour se lève toujours.
La prévenir que le parcours sera jonché d’échec, de déceptions, de peur, de peine, d’injustice, de honte ou encore de regrets; mais que ces maux n’ont d’importance que la place qu’elle voudra bien leur donner. La rassurer et lui montrer que ce supposé échec n’est pas une fatalité mais un simple contretemps dans le plan qu’elle s’était fixée; lui expliquer que l’injustice est l’occasion de s’unir aux autres et de faire entendre sa voix; ou encore que les regrets pourront lui donner l’élan nécessaire pour mettre en œuvre ce qui n’a jamais été commencé, ni achevé.

Je lui raconterais tout ça.
Que tout ira bien au final, pas toujours comme elle l’aurait imaginé, mais que ça ira, par-delà les montagnes. Ces montagnes qu’elle devra gravir et franchir; qu’elle y arrivera, avec sa volonté, plus ou moins facilement, plus ou moins rapidement. Car elle apprendra à tirer les enseignements inhérents à ces défis et à ces épreuves. Elle le saura.

Je la réconforterais et lui dirais de ne pas en avoir peur, de les accepter et de les relever.

La place des rêves

Parmi tout ça, je lui dirais aussi que les choses les plus importantes dans la vie sont l’amour de soi, l’affection et la bienveillance de ceux qui aimeront et accepteront ce «soi»; qu’ils soient proches ou moins proches, présents tout le temps ou occasionnellement. Et surtout, surtout de toujours courir après ses rêves, aussi grands ou petits soient-ils. De ne jamais baisser les bras. De ne jamais s’arrêter. De toujours courir vers cette flamme qui l’enivrera et l’animera.

Cette petite fille rêvera de parler couramment anglais, elle y arrivera.
Cette petite fille rêvera de visiter les États-Unis plusieurs fois, elle y arrivera.
Cette petite fille rêvera de faire de grandes études, elle y arrivera.
Cette petite fille rêvera de sauver et nager avec des requins, elle y arrivera.
Cette petite fille rêvera de devenir une athlète Nike, elle y arrivera.

Et des rêves elle en aura à la pelle. Alors je lui conseillerais de continuer à rêver et de continuer à décrocher les étoiles pour se constituer sa propre voie lactée.

LCDA

Tu es ta plus belle histoire d’amour

Et je l’avertirais que quantité de choses, dans le fond, n’auront guère d’importance, si ce n’est la leçon de vie qui en découlera. Qu’il ne servira à rien de s’évertuer à vouloir agir sur le cours d’événements qui ne dépendront pas de son contrôle. Qu’il ne servira à rien de s’accrocher à des amours perdus d’avance et des amitiés pas très saines. Car le chemin sera long et les surprises nombreuses. Que 40, 60, 80 ans c’est quand même beaucoup d’années et que durant ce laps de temps il vaudrait mieux apprendre à faire la paix avec soi-même, plutôt que d’être en guerre en continu. Qu’il y a des choses qui pourront être améliorées (son caractère, sa forme physique), mais que d’autres sont ancrées et qu’il vaut mieux les accepter au risque de s’aliéner (sa morphologie, sa «négritude»).

Les crapauds ne deviennent pas Princes Charmants

Oui, avec le recul que j’ai aujourd’hui, quand je la vois cette petite fille j’aimerais bien qu’elle sache. Car malheureusement elle en perdra du temps et de l’énergie à vouloir transformer son corps en forme de poire en brindille, ou encore, un crapaud en Prince Charmant.
A la place, je lui conseillerais de s’arrêter et d’apprécier son individualité. De se rendre compte qu’elle est riche et de mesurer la chance qu’elle a même si elle n’en aura pas toujours la sensation; ce qui lui vaudra parfois d’être ingrate, jalouse, médisante et blessante.

Je lui confierais que ça ne sera pas facile, mais que ce sera merveilleux. Qu’avec les années, le temps laisse aux mauvais moments une autre saveur, pour ne laisser en bouche véritablement que les bons. Alors je lui sommerais de se constituer la plus grosse valise à bons moments qu’il soit. D’y aller, mais d’y aller franchement!

L’infini horizon

Évidemment une enfant de 6 ans ne pourrait comprendre tout ça, et dans le fond je suis ravie d’avoir fait ma propre expérience sur le tas, mais souvent, retomber sur des photos de moi plus jeune, me fais réaliser l’important voyage intérieur que j’ai parcouru. J’ai imposé ma chance, serré mon bonheur et je suis allée vers mon risque.

Et à l’heure actuelle où d’autres rêves continuent d’envahir mon esprit j’ai envie de me rappeler tout le chemin parcouru et de m’en inspirer. Que je sois en mesure de me dire, dans 20 ans, en regardant des photos de moi de maintenant: je l’ai fait, j’ai réussi. Qu’il s’agisse de la maison à Londres avec le chien ou bien des aspirations professionnelles si pressantes.
Oui, il est grand temps de voguer vers de nouveaux horizons et de me rendre fière à nouveau.

Et vous, s’il y avait une faille spatio-temporelle de 15 ans là tout de suite maintenant, quelles nouvelles ou conseils souhaiteriez-vous apporter à la Vous de maintenant?

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  • Yzy
    23 novembre 2016 at 14:04

    C’est un superbe article, il me touche particulièrement car je te comprends et étant mère je murmure à l’oreille de mafille certaines choses dites plus haut!
    Merci pour ce partage, c’est chouette!

    • Les Carnets d'Aurélia
      30 novembre 2016 at 00:56

      🙂

  • Juju
    11 novembre 2016 at 22:25

    Merci c’est un très bel article et bravo pour tout le chemin intérieur que tu as parcouru!

    • Les Carnets d'Aurélia
      12 novembre 2016 at 21:03

      <3

  • Anais
    1 novembre 2016 at 23:09

    Très joli article sur l’acceptation de soi. Le combat est long et pas facile tous les jours mais il en vaut la peine.
    Courage à toi et à tous tes rêves…

    • Les Carnets d'Aurélia
      12 novembre 2016 at 21:04

      Merci Anaïs!