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USA | Las Vegas, la décadence en plein désert

Las Vegas.
Je l’ai voulu, j’y suis allée, j’ai vu.

J’en ai été repue ; pour ne pas dire déçue.
Bienvenue au milieu de nulle part, là où l’agitation est permanente et où les nuits ne dorment jamais.
Bienvenue en terre de décadence, là où vice et excès vibrent à l’unisson.
Faites vos jeux, rien ne va plus.

Welcome to fabulous Las Vegas ?

Sur le papier, je le savais. Vegas ce n’est pas vraiment moi.

Mais road trip dans l’ouest américain « oblige », je me suis dit « aller, pourquoi pas ». A voir au moins une fois, histoire de me faire ma propre idée. 

Oui, je savais que Vegas ne deviendrait pas ma ville préférée, pour autant je ne pensais pas en ressortir aussi peu convainque.

Il est important de rappeler que je n’y suis pas allée en trainant des pieds non plus; au départ, j’étais enjouée à l’idée de découvrir Sin City. D’arpenter les casinos à n’importe qu’elle heure du jour ou de la nuit, de m’enivrer de la lumière aveuglante de ses néons et de me plonger dans son atmosphère débridée où tout semble autorisé et encouragé. Dans le fond je pensais avoir l’état d’esprit et le jeu suffisant pour y passer un bon moment, et let loose, comme disent les Américains.
Mais, mauvaise pioche!

Point de départ de mon road trip US qui se voulait principalement nature, passer par Vegas et y rester 3 jours/2 nuits n’a fait qu’attiser le manque de ce que je souhaitais désespérément trouver au cours de ce voyage: de l’authenticité et des grands espaces.

Construite en plein milieu du désert, Vegas, cité de tous les superlatifs est définitivement beaucoup trop fake et opulente pour moi.

En dépit de ses caractéristiques, qui somme toute restent subjectives, c’est avant tout une aberration écologique qu’il est difficile d’occulter. Peu importe l’état d’esprit dans lequel on y va.

Vegas, gourmande sur bien des points requiert d’important apports en eau. Sa soif, compliquée à étancher, est telle qu’elle assèche les nappes phréatiques environnantes, et réduit à peau de chagrin le volume d’eau du lac Mead, le lac artificiel voisin. On estime que la consommation d’eau à Vegas est deux fois supérieure à celle du pays tout entier. Une aberration.

Sur place, on comprend l’origine de tout ça: spectacles aquatiques gargantuesques à l’entrée de nombreux casinos, terrains de golf immenses qu’il faut entretenir…
A l’intérieur des différents établissements, la clim’ tourne à fond: il faut pouvoir contraster avec la chaleur extérieure ECRASANTE (37°C en moyenne durant mon séjour). Températures caniculaires révélatrices d’un dérèglement climatique ?
Pas vraiment, quand on est en plein milieu du désert. Qui plus est, le plus aride des Etats-Unis.

Si certains aiment la ville pour tout ce faste, je la dédaigne pour ces mêmes raisons.
J’ai été saturée de cet excès en tout genre: boisson, nourriture, effervescence…

24h/24h on assiste à un spectacle grandeur nature finement huilé, à la limite de la lobotomisation.

Le jour: arpenter le Strip, cette fameuse avenue où se font face des hôtels plus extravagants et clinquants les uns que les autres. Le programme est simple. Les visiter les uns après les autres, glaces et boissons sucrées vissées à la main. Se prendre au jeu des machines à sous pour certains, au shopping intensif pour d’autres. Les magasins et outlets étant ultra-nombreux.

Chaque hôtel est une véritable attraction, je vous le disais. Ils ont tous une thématique forte.
Au Venetian, c’est Venise et ses canaux en guise de toile de fond; tandis que du côté du New-York/New-York, ô surprise, dites bonjour aux grattes ciel et à un mini pont de Brooklyn. Si vous aimez l’ambiance Pirates des Caraïbes, c’est le Treasure Island qui aura vos faveurs, ou sinon le Paris Paris si vous êtes plus Tour Eiffel et Opéra Garnier.

J’ai logé au Monte Carlo Hotel durant mon séjour. Un hôtel dit vieillissant par rapport à l’offre actuelle. Le Monte Carlo Hotel, gloire d’une époque révolue, existe depuis des années et a connu les différentes mutations du Strip et de la ville.
Vieillissant certes, mais il n’en est pas pour autant dépourvu de l’espace de jeu obligatoire, de la partie shopping mais également de la « pool party area ».
Ces établissements sont véritablement pensés comme des villes, avec une profusion de tout.


Le but est de vous maintenir dans un état de consommation perpétuel, en limitant vos sorties en extérieur (de toute façon il y fait beaucoup TROP chaud, remember?).
Et si d’ordinaire vous aviez fait le tour de votre hôtel, rassurez-vous (*ironie*), beaucoup communiquent entre eux par l’intérieur, via un dédale impressionnant de couloirs et escalators parsemés de boutiques en tout genre. Oui, vous pourrez continuer à dépenser vos dollars. Tout est bien pensé à Vegas!

Cynisme à part, qu’est-ce qu’on fait à Vegas ?
Qu’est-ce qu’on y fait quand après seulement 12 heures sur place on se rend compte qu’on n’aime pas la ville, mais qu’il nous reste encore deux jours sur place ?


Vegas, que voir, que faire ?

Une fois l’euphorie des premiers instants dissipée, j’ai commencé à émerger et à voir au grand jour ce visage de la ville qui maintenant me révulse. Oui l’envie de partir et de débuter mon road trip m’a traversé l’esprit, mais l’idée de perdre deux nuits de réservation à l’hôtel ne m’enchantant guère, j’ai pris sur moi.

Dès lors, il a fallu improviser et me créer ma propre expérience malgré tout, parmi ce brouhaha et cette décadence:

visiter le vieux Vegas; le Strip c’est la partie moderne/nouvelle de la ville. Avant, les sins se passaient du côté de Downtown et de la Freemont Street.
Il y règne une ambiance rétro, un brin nostalgique, mise en exergue par une pluie de néons qui tapisse la rue. Leur luminosité, leur forme, tout témoigne d’un prestige fané.
Pour la petite anecdote, c’est à Downtown Las Vegas que vous trouverez le Golden Nugget, le plus vieux casino de la ville, construit en 1946.

visiter le Neon Museum; puisqu’on parlait de néons juste avant, il faut savoir qu’à Las Vegas, un musée-relique leur est dédié. Vous y apprendrez plus sur l’histoire des signes les plus connus et découvrirez là où finissent dans un enchevêtrement sans fin les néons à la retraite. C’est l’une des plus intéressantes activités pour peu qu’on souhaite échapper à la sacro-sainte trinité 100% Vegas « casinos/alcool/surconsommation ». Pensez à réserver votre visite!

se rendre à la Stratosphère; la tour la plus haute de la ville. Elle offre une vue directe et imprenable sur le Strip. Les amateurs de sensations fortes apprécieront le parc d’attraction qui se trouve au dernier étage à 330 mètres de hauteur. Avec au programme un saut dans le vide en élastique. Autant vous dire que je me suis contentée de rester bien sagement au niveau de la passerelle d’observation…

Et…. c’est à peu près tout!

Le reste du temps a consisté principalement à manger, à découvrir quelques hôtels mythiques (quand même) et à trouver un semblant de tranquillité au bord de la piscine de l’hôtel. Parmi ces spots et things to do, je vous conseillerais de:

– faire une balade en gondole du côté de l’hotel Venetian; un des hôtel les plus intéressants visuellement,

– découvrir le casino du MGM Grand, qui vous propulse dans l’ambiance d’un film à la Scorcese,

– vous confectionner une glace sur-mesure au BLVD Creamery de l’hôtel Monte Carlo,

– de commander un cupcake au distributeur Sprinkles Cupcake ATM; plus kitsch tu meurs.
En France on a les distributeurs automatiques à billets, aux Etats-Unis ils ont la version cupcakes customisables à souhait.


Un des lieux food que je tenais absolument à tester était le Heart Attack.
J’en avais vaguement entendu parler et pensais naïvement que les quantités vantées comme astronomiques ne le seraient pas AUTANT!
A l’intérieur déjà, l’odeur de nourriture, l’atmosphère moite, mélangées à l’ambiance grotesque m’ont achevé. Ici on se délecte sans limites de la médiocrité alimentaire.
J’y ai pris un milkshake chargé en lait et en beurre (oui, en beurre) qui m’a écœuré rien qu’à sa vue.
En même temps, vous me direz, à quoi je m’attendais de la part d’un restaurant controversé (ça je l’ai appris plus tard), qui se nomme crise « cardiaque en français ». Une immondice.

 

En conclusion

3 jours à Las Vegas m’auront vaccinée de la ville du vice.
Parce que marre de slalomer entre des hordes de gens, d’esquiver ceux qui titubent au lieu de marcher, marre du vacarme incessant à longueur de journée. Alors, après avoir sensiblement augmenté mon taux de cholestérol, m’être forcée à « profiter » de la ville, alors que j’en avais assez, la perspective de prendre la route et de quitter le tintamarre urbain n’avait pas de prix.

Direction l’ouest, à la poursuite du visage des Etats-Unis que j’aime le plus. Celui d’une nature vaste et sauvage.


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